© Marion Gambin

Laurence DEMARCHI

Originaire d’Aix-en-Provence, Laurence Demarchi a vécu toute sa vie dans des mégalopoles mais garde de son enfance ce lien très fort avec l’environnement et la biodiversité. Son doigt tendu d’enfant, articulant son premier mot « bateau !! », préfigurait déjà le lien si privilégié qui la reliera toute sa vie à l’océan.

Dans sa carrière internationale, Laurence s’est impliquée auprès de grands groupes bancaires, alimentaires, des services ou du luxe sur des projets de marketing de l’innovation, de formation & développement des talents et de conseil en stratégie RSE. Son focus aujourd’hui est d’accompagner les entreprises souhaitant s’inscrire dans une démarche de développement durable pour améliorer leur pratiques et leur modèle d’affaires. Laurence enseigne aussi sur les thèmes de durabilité à l’université et en business school.

Cet engagement professionnel se décline dans sa vie privée et s’est amplifié au fil de ses voyages et de ses années d’expatriation en Asie, qui l’ont confrontée à l’impact des activités humaines sur l’environnement, à une échelle globale mais aussi dans son quotidien, en ce qui concerne la pollution plastique par exemple.

Et c’est en particulier sa passion pour la plongée sous-marine, et sa formation de Divemaster, qui ont éveillé en elle l’urgence d’agir pour la préservation du milieu marin. « Me retrouver à Bali, après une longue journée de plongée, face au Mola-Mola, le poisson lune que je rêvais de voir, a été une des plus belles émotions de ma vie. Ce sentiment si fort, de vivre un moment exceptionnel, prend au cœur et on se rend compte de la chance que l’on a. On se sent alors si petit au cœur du grand bleu. J’ai à nouveau ressenti cette émotion, un 25 décembre, lorsqu’une baleine à bosse est apparue dans les eaux troubles et profondes dans lesquelles nous plongions au large d’Oman. L’immensité du cétacé crée une extase, une paralysie, on est comme absorbé dans le moment présent. » C’est aussi le yoga, pratiqué avec une envie de se (re)connecter aux autres et à la biodiversité, qui a renforcé son désir d’engagement.

Women For Sea, Assemblée Générale 2024 © Marion Gambin

Pour Laurence, lors d’une immersion dans un monde de beautés, sur terre ou sous l’eau, que l’on sait si fragile, il naît immanquablement une envie de le protéger, de le préserver. A cela vient s’ajouter un besoin de « rendre ce qui nous a été donné ». L’évolution des dernières décennies ne permet plus de profiter des merveilles de la nature sans prendre conscience de l’urgence de protéger la biodiversité, l’environnement, et de la nécessité de passer à l’action. Il n’y a pas de retour de cette prise de conscience, désormais pour Laurence l’action est une évidence et un besoin.

Laurence s’implique donc à différents niveaux, en cherchant à mettre toutes ses compétences au service du bien commun. Elle porte des actions de sensibilisation sur le Climat, la Biodiversité, accompagne des entreprises cherchant à réduire leur impact sur l’Océan via le « Label Ocean Approved », les aide à repenser leur stratégie RSE via la certification B Corp et forme leurs collaborateurs aux enjeux du Développement Durable.

"Ce sentiment si fort, de vivre un moment exceptionnel, prend au cœur et on se rend compte de la chance que l’on a. On se sent alors si petite au cœur du grand bleu."

Elle nous confie aussi que différents freins peuvent se présenter lorsque l’on cherche à s’investir davantage dans un métier à impact. Dans notre société où notre identité est intimement liée à notre poste, à notre « titre », à l’entreprise qui nous emploie, une transition professionnelle s’accompagne aussi d’une « transition identitaire » dont il faut être conscient. A cela viennent s’ajouter les contraintes liées au temps dont on dispose si l’on souhaite s’engager davantage dans le social ou l’environnemental, et à la rémunération souvent plus faible, en milieu associatif notamment.

De retour à Aix-en-Provence après Paris, Hong-Kong, Singapour et Londres, en s’intéressant aux associations et aux start-up engagées pour l’environnement, Laurence découvre Women for Sea. Elle en devient adhérente puis participe au séminaire embarqué « Toutes Cap et Engagées », et a le déclic. Elle s’implique alors dans les projets de l’association en tant que membre du CA, puis Vice-Présidente. Laurence constate que la non-mixité choisie, notamment lors des sorties en mer, permet de favoriser l’écoute, la bienveillance et d’abaisser des barrières, ce qui l’aurait moins été en équipage mixte. Être entre femmes permet aussi de faire ressortir des qualités et des compétences distinctes qui dans notre société sont qualifiées de féminines, voire même stéréotypées.

Pour Laurence s’engager c’est donc transmettre le respect de son environnement et de l’autre. A ses yeux il est important de changer notre rapport au monde, de réaliser notre interdépendance avec l’ensemble du vivant. Dans une société aussi déconnectée de la nature que la nôtre, une prise de conscience individuelle, par la connaissance et l’expérience, est l’une des étapes nécessaires. 

 
© Marion Gambin

Aujourd’hui membre du Conseil d’Administration de l’association, Laurence continue à connecter les mondes et encourage à rester dans le concret tout en mettant la paix et le respect du vivant au centre de nos interactions.

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Un portrait rédigé par Lisa Nauton, membre bénévole de Women for Sea