© Marion Gambin

Cristina TEBAR LESS

Cristina a grandi à Madrid, une ville très éloignée des côtes. Pourtant, la mer a toujours été pour elle un lieu de vie, de bien-être et de liberté. Toute petite, avant même d’avoir vu la mer, elle s’imaginait naviguer, avec comme bateau un tabouret renversé, avec un foulard comme voile. Ses rêves se sont concrétisés ensuite par des étés passées en bord de mer en Galice, dans une petite maison de pêcheurs louée chaque été par ses parents. Avec ses frères et sa sœur, elle passait la journée à la plage, à nager, plonger, pêcher et faire des radeaux avec du bois flotté ; le soir, elle aidait à vendre du poisson au marché avec la femme du pécheur. La Galice est une société matriarcale, où les femmes ont toujours été puissantes et indépendantes. Elle aimait beaucoup faire partie de leur communauté, en vendant des sardines avec elles. Plus tard, elle a fait de la natation, de la voile et de la plongée.

Cristina a été féministe avant de savoir lire ou écrire. Depuis toute petite, elle ne supportait pas que les filles devaient «aider à la maison» et n’avaient pas le droit de faire les mêmes choses que les garçons, comme jouer au foot. Elle s’est très tôt rebellée contre le « machisme» et les inégalités, qu’elle trouvait profondément arbitraires et injustes.

La mer a d’abord été une source de plaisir ; par la suite s’est ajoutée l’envie de s’engager et de la protéger. Après des études de droit et de gestion de l’environnement, elle a orienté sa carrière, d’abord comme avocate et ensuite au sein d’une organisation internationale, vers la protection de l’environnement. Depuis quelques années, elle consacre une partie de son temps à un projet d’agriculture régénérative et restauration de la biodiversité en Espagne.  

Le droit peut être une arme très puissante pour protéger l’environnement et Cristina a  coopéré avec plusieurs ONG pour préparer des cas contre des pollueurs. 

Elle s’est également impliquée dans la protection des droits humains, la lutte contre la discrimination des femmes, et pour l’empowerment féminin dans le monde du travail. Cristina a vu et vécu, tout a long de sa carrière, des cas flagrants de discrimination au travail, du harcèlement sexuel et moral contre des femmes, le plafond de verre, du “genderwashing”… 

Il reste beaucoup à faire pour rendre le monde du travail un endroit juste et égalitaire. Ici aussi, elle est convaincue qu’il ne faut pas hésiter à saisir les tribunaux pour faire valoir ses droits.

"J’ai été passionnée par la mer avant même de l’avoir vue, et j’ai été féministe avant de savoir ce que ce mot voulait dire.”

L’engagement avec Women for Sea s’inscrit donc dans la continuité de son parcours personnel et professionnel.

Aujourd’hui, elle est Présidente du conseil d’administration et elle s’engage particulièrement dans des projets de sensibilisation sur les impacts des actions humaines sur les océans et sur l’inclusion des femmes dans la gouvernance du milieu marin. 

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Un portrait rédigé par Johanne Martin, membre bénévole de Women for Sea

© Lola Trevinal
© Lola Trevinal